À ses débuts en 1991, Qt était un projet exclusivement commercial, avant de voir ses sources disponibles en 1995 sous une licence presque libre (la redistribution des sources modifiées n’était pas autorisée). La situation n’a posé de problème qu’en 1998, quand KDE est devenu un environnement de bureau majeur : la licence alors adoptée était la QPL, libre mais incompatible avec la GPL. En même temps, les développeurs de KDE ont obtenu que, si plus aucune version libre de Qt ne sortait en un an, la dernière tomberait automatiquement sous une licence très permissive, de type BSD — un accord toujours valable. L’histoire de Qt l’a alors porté vers la GPL, puis plus récemment vers la LGPL et, dernièrement, une mise à jour vers la dernière version de ces licences.
En d’autres termes, Qt a depuis longtemps baigné dans le logiciel libre, en acceptant les contributions de l’extérieur. Depuis cinq ans, cette organisation s’est même formalisée autour du Qt Project : tout le développement a lieu en public, toute personne externe peut prendre part au développement et même à la gouvernance du projet.
Digia a lancé un programme d’unification de l’offre Qt, en rapprochant les éditions libres et commerciales de Qt. Ce mouvement a notamment libéré bon nombre de fonctionnalités commerciales de Qt. Un autre impact a été la fusion des sites Web : qt.io est censé présenter les deux éditions. C’est actuellement la pierre d’achoppement : la partie libre est de moins en moins présente sur le site officiel, en présentant plus Qt pour les utilisateurs que pour les potentiels contributeurs.
Les griefs ne s’arrêtent pas à ce manque de visibilité : le site met en avant les éditions commerciales, en reléguant le côté libre de côté. Pire encore, quand les aspects libres se présentent, le site n’hésite pas à pointer du doigt les possibles problèmes légaux avec les licences libres… même si ces soucis ne pourraient concerner qu’une très faible minorité des utilisateurs.