Nim (connu, jusqu’il y a peu, sous le nom de Nimrod) est un langage de programmation « moderne » (comme c’est à la mode) aussi performant que le C (souvent indiqué comme une référence à ce niveau) : de manière générale, il souhaite donner un maximum de puissance à l’utilisateur sans sacrifier la performance (comme Rust ou Julia). Au niveau de ses caractéristiques, son système de typage est statique et son style impératif, bien que le langage soit multiparadigme : il mélange métaprogrammation, fonctionnel, passage de messages, procédural et orienté objet, avec un ramasse-miettes. Il ne dispose pas d’un compilateur, mais d’un transcompilateur, qui produit du code C, C++ ou Objective-C en sortie… ou encore en JavaScript, ce qui facilite l’intégration avec l’environnement extérieur (il est aussi très facile d’appeler des fonctions externes C).
De manière générale, la syntaxe rappelle Python (pour la délimitation des blocs) et Scala (pour les types et certaines syntaxes raccourcies), avec des types, mais aussi le renvoi implicite d’une variable (ce qui contribue à raccourcir le code… avec un peu d’habitude) :
result = ""
for i in countdown(high(s), 0):
result.add s[i]
var str1 = "Reverse This!"
echo "Reversed: ", reverse(str1)
La métaprogrammation est poussée plus loin qu’en C++ : elle permet de générer n’importe quel type de code à la compilation, en travaillant directement au niveau de l’AST du compilateur. Par exemple, la fonction suivants génère des fonctions dont le nom dépend des arguments. (Bien évidemment, ce système peut être utilisé dans des cas plus complexes.)
template abcProc(n: expr): stmt =
proc n() = echo astToStr(n)
abcProc(A)
abcProc(B)
abcProc(C)
L’un des concepts principaux derrière le langage concerne les aspects parallèles : chaque fil d’exécution peut communiquer avec les autres à l’aide de messages asynchrones, des canaux. Le ramasse-miettes peut donc fonctionner indépendamment pour chaque fil d’exécution : même en en mettant un en pause, l’application peut toujours fonctionner ; ce système est donc adapté aux applications qui ne sont pas strictement temps réel, comme les jeux (mais contrairement à une bonne partie de l’électronique). Cependant, ces mécanismes sont encore expérimentaux.
Cette nouvelle version apporte pas mal de changements qui cassent la rétrocompatibilité, comme l’envoi d’exceptions lors de l’accession à une clé non existante dans une table de hachage (au lieu d’un null). La grande nouveauté est cependant NimScript, un sous-ensemble très léger du langage qui peut être exécuté dans la machine virtuelle incluse, déjà notamment utilisée pour l’évaluation de fonctions lors de la compilation ; maintenant, ce système peut également être utilisé de manière plus générale, notamment pour remplacer le système de configuration existant. Par contre, l’accès au code C n’est pas encore possible, ce qui limite fortement les possibilités, mais est largement suffisant pour une description d’un paquet ou pour des scripts d’installation et de compilation.
Sources : Nim version 0.12.0 released, Nim (programming language), Nimrod: A New Systems Programming Language, A cursory look at meta-programming in Nim.