La bataille des annonces fait rage cette semaine, au SIGGRAPH : NVIDIA a annoncé ses cartes graphiques haut de gamme et professionnellesde dernière génération, des bêtes de calcul (Quadro P5000 et P6000 pour les professionnels, Titan X Pascal pour les particuliers) ; AMD réplique sur un autre terrain. Ici, il n’est pas question de performance brute (Polaris n’a pas l’air d’arriver à battre à plates coutures les dernières avancées de NVIDIA), mais bien de mémoire : AMD ajoute un SSD sur certaines cartes.
En effet, les cartes graphiques actuelles sont surtout limitées au niveau de la bande passante du bus PCIe, pour envoyer des données du processeur principal vers la carte graphique. Leur mémoire est déjà assez grande dans la gamme professionnelle (jusque vingt-quatre gigaoctets par carte chez NVIDIA, trente-deux chez AMD), mais pas toujours suffisante pour gérer de très importantes quantités de données, que ce soit pour la prospection de gaz et de pétrole (et les applications en ingénierie, de manière générale), l’affichage de grandes scènes détaillées en réalité virtuelle (par exemple, pour des applications médicales)… ou l’encodage de vidéos 8K (pour la création de contenu). Dans ce cas, si toutes les données ne peuvent pas être présentes sur la mémoire de la carte, une partie est déchargée dans la mémoire centrale ou sur le stockage de masse de la machine, en transitant par le bus PCIe — ce qui dégrade la performance.
L’idée d’AMD est d’ajouter un SSD directement au niveau de la carte graphique : ainsi, elle pourra disposer d’un stockage très imposant (un téraoctet !) accessible facilement, sans délai de transit dans un bus « lent ». Cela pourra accélérer de plusieurs ordres de grandeur certains traitements très gourmands en mémoire et en bande passante. Selon les informations disponibles actuellement, la carte dispose de deux ports au format M.2, prévus pour connecter ces SSD.
Les résultats sont impressionnants pour les prototypes actuels : AMD a réussi à encoder une vidéo 8K (7680 pixels de large, 4320 pixels de haut, c’est-à -dire une trentaine de mégapixels) à raison de nonante-six images par seconde, contre dix-sept pour le même GPU mais sans SSD. Ce gain se paie : il est possible de commande des kits de développement au prix de 9999 $, avec une mise à disposition au grand public à l’horizon 2017.
Source : AMD Radeonâ„¢ Pro SSG Set to Transform Workstation PC Architecture, and to Shatter Real-Time Visual Computing Barriers, AMD Announces Radeon Pro SSG: Polaris With M.2 SSDs On-Board (image).