Pour les serveurs et plus particulièrement encore le calcul de haute performance (notamment sur superordinateur), les bus traditionnel pour connecter les différences parties d’un ordinateur (processeur principal — CPU —, accélérateurs — GPU, APU, FPGA…) deviennent limitants : avec de piètres débit et latence en comparaison des possibilités des éléments connectés, ils brident quelque peu le matériel utilisé — mais la situation ne s’améliorera pas avec les nouvelles générations. AMD, souhaitant se relancer dans ces marchés très juteux, est en train de développer sa propre solution, que l’on ne manquera pas de comparer à la solution concurrente NVLINK de NVIDIA (qui devrait débarquer cette année sur le marché).
Actuellement, des cartes graphiques comme les AMD Radeon R9 Fury ou NVIDIA Tesla K80 fournissent une belle capacité de calcul, mais elle n’est pas suffisante pour les besoins des utilisateurs les plus exigeants. AMD pourrait mieux répondre à ces besoins en alignant une série de ces cartes et en leur permettant de bien communiquer entre elles (sans devoir passer par le processeur central). Idéalement, cet assemblage devrait s’utiliser comme une seule et unique carte, beaucoup plus puissante, mais cela n’est actuellement pas vraiment possible, notamment à cause des limitations des technologies pour lier ces cartes (CrossFire chez AMD, SLI chez NVIDIA). Ces nouvelles structures d’interconnexion ne devraient pas se limiter aux cartes graphiques, mais devraient s’ouvrir à d’autres types d’accélérateurs, comme des FPGA.
La solution d’AMD, toujours en cours de développement, devrait offrir des débits de l’ordre de cent gigabits par seconde entre processeurs (contre une trentaine pour la prochaine version de PCI Express, attendue pour 2017), à comparer au double pour NVLINK. La différence principale est cependant que l’approche de NVIDIA ne fonctionne qu’entre processeurs NVIDIA et IBM POWER (deux superordinateurs utilisant cette technologie ont déjà été commandés), alors que AMD est plus ouvert, en mettant l’accent sur des normes ouvertes.