Dans le dernier classement des superordinateurs les plus puissants, FUJITSU classe une de ses machines à la cinquième position, la plus puissante au monde en dehors de la Chine et des États-Unis (elle était la plus puissante lors de sa construction, en 2011) ; elle est installée chez RIKEN, le plus grand institut de recherche japonais. K utilise des processeurs avec une architecture SPARC64, quand la majorité des supercalculateurs listés utilise la plus conventionnelle x86, la même qui équipe la majorité des ordinateurs personnels.
Cependant, FUJITSU abandonne le SPARC64 pour ses prochains superordinateurs : la société japonaise passera à l’ARM, architecture actuellement reine dans les applications embarquées, notamment les téléphones portables. Cette annonce a été faite à la conférence ISC, lors de la présentation sur le futur des superordinateurs de la marque, dont le remplaçant du K installé chez RIKEN. Il vise l’échelle de l’exaflops (comme les Américains) pour 2020.
Au niveau technologique, la microarchitecture de ces futurs processeurs (qui sert à implémenter les instructions accessibles en assembleur) devrait être similaire à l’actuelle, mais l’architecture ARM devrait mieux l’exploiter, selon les dires de FUJITSU. Actuellement, peu de détails sont cependant disponibles au niveau technique, le projet devant aboutir d’ici à peu près quatre ans.
La stratégie de FUJITSU semble se réorienter : alors que leur avantage compétitif s’amenuise, ils devaient réagir et exploiter un écosystème déjà existant (afin de limiter en partie leurs coûts, vu la faible production en systèmes HPC de FUJITSU). Trois architectures principales coexistent dans le secteur HPC : x86 (Intel et AMD), POWER (IBM) et ARM. La gamme de serveurs FUJITSU inclut les PRIMERGY, qui utilisent des processeurs Intel x86 : il restait à faire un choix entre ARM et POWER.
Le côté ARM est nettement moins développé que POWER pour du calcul scientifique de très haute performance, ce qui laisse une chance à FUJITSU de se différentier (seul Cavium est présent sur ce marché, avec ses ThunderX). De plus, la communauté ARM a une grande expérience quand il s’agit de diminuer la consommation énergétique, à cause des besoins des applications mobiles. Cependant, l’architecture ARM aura besoin d’extensions pour les applications HPC, notamment pour vectoriser les opérations de calcul : FUJITSU travaille main dans la main avec ARM.
Le marché HPC semble récemment se dynamiser, la position dominante d’Intel étant mise à mal : tant par IBM et son architecture POWER que les accélérateurs NVIDIA ou FUJITSU, avec l’arrivée d’AMD sur ce marché.
Source et image : Fujitsu Switches Horses for Post-K Supercomputer, Will Ride ARM into Exascale.