août
2014
Ces derniers temps, beaucoup d’administrations optent pour les solutions open source. Elles ont compris qu’elles peuvent dépenser moins pour les technologies open source et avoir moins de difficulté pour la maintenance et les mises à jour, moins de risque d’espionnage et moins de menaces de cyberattaque. La fin du support de Windows XP par Microsoft serait l’une des sources de motivation des entreprises à pencher vers les solutions libres. Rappelons que la plupart des entreprises, jusqu’à l’abandon de l’OS, utilisaient Windows XP comme système d’exploitation.
État des dernières migrations vers l’open source
Retour en 2010, la France fait un pas vers l’open source ; la gendarmerie nationale avait décidé de migrer ses 85 000 postes sous Ubuntu. En 2013, 37 000 des postes ont été équipés par Linux. En effet, de 2004 à 2013, l’adoption de certains logiciels libres tels que Mozilla, OpenOffice, Thunderbird et l’installation de Linux sur 5 000 postes leur a permis d’effectuer jusqu’à 40% d’économie sur les licences de logiciels propriétaires. Cette année, ce sont les institutions publiques dont les ministères qui se sont engagées à opter pour les technologies open source pour la conception de leurs applications métiers ou l’adoption des logiciels de base libres. C’est le cas du ministère de l’agriculture qui aurait dépensé 687 000 euros en logiciels libres contre 1 442 000 pour les logiciels propriétaires au cours de l’année 2013 ou encore le ministère du travail qui envisage complètement basculer vers les solutions libres d’ici 2020.
Toujours en Europe, la région de Valence en Espagne aurait économisé près de 36 millions d’euros sur les 9 dernières années grâce à l’open source dont LibreOffice, à lui seul, permettrait des réductions de coûts de 1,5 million d’euros par an. Plus de 110 000 ordinateurs ont été migrés vers une distribution personnalisée d’Edubuntu nommée Lliurex avec l’utilisation de LibreOffice. Aussi, l’administration de la ville d’Extremadura avait également décidé de migrer 70 000 postes vers Lirex, une distribution Linux développée par leurs soins.
En Allemagne, la ville de Munich a lancé le projet LiMux en 2009, une distribution de Linux, afin de migrer 12 000 ordinateurs sous l’OS open source. Au final, ils ont réussi à migrer 14 800 PC sur 15 500 et ont pu économiser plus de 10 millions d’euros dont 6,8 millions sur les produits Microsoft. Le projet LiMux aurait valu 23 millions d’euros alors qu’il fallait 37 millions juste pour migrer vers Windows 7 en 2012.
Quant à la Grand-Bretagne, après trois ans d’étude, le gouvernement a adopté le format open source ODF (Open Document Format for Office Applications) pour le partage des documents au sein du gouvernement et des institutions publiques. Le gouvernement envisage ainsi réduire sa dépendance des logiciels propriétaires. Cette adoption du format ODF pourrait permettre d’économiser environ 1,5 milliards d’euros au contribuable britannique.
L’Italie a également tenu à suivre la direction du vent. C’est la ville de Turin qui s’est tout récemment engagée à tourner le dos aux logiciels propriétaires. L’objectif est de migrer, d’ici un an environ, 8 400 postes sous Ubuntu, avec l’adoption d’OpenOffice ou LibreOffice comme suite bureautique en lieu et place de Microsoft Office. La migration de ces postes qui fonctionnent tous sous Windows XP aurait coûté 22 millions d’euros sur une durée de 5 ans alors qu’avec une solution open source, la somme de 5 millions d’euros seraient économisée. Turin veut totalement abandonner Windows au profit de Ubuntu d’ici 5 ans.
Il y a environ un mois, la Corée du Sud a annoncé dans un communiqué de presse son engagement en faveur des logiciels open source avec l’intention de complètement rompre avec les logiciels propriétaires d’ici 2020. Elle envisage de réduire ses dépenses pour les logiciels propriétaires et sa dépendance de Microsoft. Par ailleurs, la Chine aurait également interdit l’utilisation de la suite Microsoft Office dans ses institutions sans oublier le refus d’opter pour Windows 8.
Il faut noter qu’il ne s’agit pas seulement des suites bureautiques mais également des technologies liées aux bases de données, aux serveurs et à l’administration des parcs informatique. Outre Microsoft, d’autres grosses entreprises informatiques telles qu’Oracle, IBM, Adobe, Apple, Google, … sont concernées par ce vent de migration. Au vu de l’allure à laquelle l’open source prend de plus en plus de place dans la société, les questions suivantes se posent :
- Les sociétés éditrices de logiciels propriétaires devraient-elles s’inquiéter pour leurs produits ?
- Devraient-elles craindre qu’un jour, qu’aucune administration ne s’intéresse aux technologies qu’elles proposent ?
- Que pourraient-elles faire pour remédier à un abandon complet des solutions propriétaires au profit du libre ?
Par ailleurs,
- Pensez-vous que ce vent de migration incitera les utilisateurs à adopter l’une des distributions Linux sur leur PC et à n’utilisez que des logiciels libres ?