Une nouvelle «campagne à mots couverts» à effet boule de neige a en ligne de mire le PDG d’Apple, Tim Cook, le posant comme un second choix pour diriger l’entreprise dans les mois qui suivent les meilleurs résultats trimestriels jamais enregistrés par la société.
La dernière rumeur, twittée par Doug Kass, attribuait un «cuisinage» de M. Cook à une source gnomique des Alpes.
Incertitude au sommet?
En septembre dernier, le cours de l’action Apple dépassait 700 $ et les analystes s’attendaient à ce qu’il outrepasse 1000 $, ce qui en aurait fait la première entreprise au monde à atteindre une valeur boursière d’un billion de dollars.
À ce point on se dit que Tim Cook aurait simplement pu prendre des vacances et faire tourner la planche à billets d’Apple en pilotage automatique. Cependant, une série de critiques ciblées citant M. Cook lui ont fait porter le chapeau pour l’inhabilité des analystes à définir des attentes raisonnables pour son entreprise, ce qui a déclenché une descente inouïe du cours en bourse lors des six derniers mois.
La critique personnelle de Tim Cook a premièrement touché sa cible en Novembre, quand Dan Lyons écrivait l’article dévastateur «Comment c’est de travailler pour Tim Cook?» basé sur le témoignage de quelqu’un n’ayant en réalité jamais travaillé pour M. Cook.
En tant que contributeur du journal Forbes, l’éditorialiste de métier Gene Marcial écrivait il y a quelques jours «certains au sein de l’entreprise se sont attelés à la tâche de rechercher quelqu’un avec des références crédibles et de superbes compétences technique pour prendre les rênes et retourner la situation.»
Même si ça ne semble pas croyable, il écrivait à propos d’Apple.
D’encore moins sensé il y a Rob Enderle, qui demandait à ses lecteurs «Etant donné que JCPenny vient de chasser son PDG et élève d’Apple Ron Johnson pour des pertes ridicules en comparaison avec ce que M. Cook a perdu, pourquoi M. Cook est-il toujours PDG?»
En vérité, M. Cook n’a présidé à aucune perte de revenu ou profit. De fait, Tim Cook annonçait il n’y a que trois mois, «nous sommes comblés avec un revenu record de 54 milliards de dollars et la vente de plus de 75 millions d’appareils équipés d’iOS en un seul trimestre. Nous avons grande confiance en notre agenda de produits alors que nous nous concentrons toujours sur l’innovation et sur la fabrication des meilleurs produits au monde.»
C’est du déjà vu
M. Enderle, se faisant l’écho de divers investisseurs, essayait de reprocher à M. Cook la dévaluation du cours d’Apple, comme si le PDG était celui qui définit le cours de bourse de la société. Le prédécesseur de M. Cook, Steve Jobs, avait noté dans le passé que ce n’est pas vraiment le boulot du chef d’entreprise d’essayer de contrôler les fluctuations à cours terme de son cours en bourse.
Interview de Steve Jobs
Quand Jim Goldman de la chaîne CNBC lui demandait, en mi-2008, pourquoi le cours d’Apple avait descendu de près de 200 $ à un bas niveau de 117 $ avant de rebondir à 185 $, Steve Jobs a simplement répondu «Je crois que nous avons plutôt fait du bon travail pour nos actionnaires lors de la dernière décade, et je veux juste les encourager à nous faire confiance. Peut-être savons-nous ce que nous faisons.»
Questionné sur «l’étrange et bizarre parcours en dents de scie» qui a touché Apple en 2008, M. Jobs a répondu «nous avons vu un trimestre record après l’autre, alors nous sommes très contents des résultats de l’entreprise.»
Apple venait de sortir son deuxième modèle d’iPhone à un prix 200 $ plus bas que l’original, et n’avait alors vendu «que» six millions de son nouveau smartphone. Les investisseurs de l’époque étaient semble-t-il inquiets qu’un prix moindre allait en fin de compte éroder les revenus d’Apple, une crainte qui aujourd’hui apparaît hystérique en rétrospective.
M. Jobs ajoutait, «vous savez, pour Wall Street: je n’ai jamais réussi à comprendre Wall Street. Mais quelqu’un m’a dit un jour de se concentrer sur la top line, c’est-à -dire, votre stratégie, votre talent et votre exécution, et la bottom line va s’arranger toute seule. Et c’est vraiment ce que j’ai toujours constaté. Alors, nous produisons un trimestre record après l’autre, et Wall Street se retrouve au bon endroit au final.»
Six mois n’avaient pas passé après les remarques de Steve Jobs, que le cours d’Apple est tombé à 82 $. Un an après il est remonté à 200 $. L’année suivante il a atteint 322 $, puis 422 $ l’année d’après avant de s’envoler au-dessus de 700 $. Apple a commencé 2013 à un cours de 527 $.
Apple annonce ses résultats trimestriels le 23 avril.
Source: AppleInsider