Comment j’ai « rooté » mon Samsung Galaxy S3 avec Heimdall…

Ceci est un récit, d’une histoire vraie, la mienne (palpitant non?). Si jamais vous me copiez et que vous brickez votre téléphone, c’est pas ma faute. Désolé, il ne faudra vous en prendre qu’à vous même :)

Voilà près de une année que je possède ce téléphone. C’est un très bon téléphone. Je l’aime beaucoup. Je le préfère nettement au iPhone que je possédais auparavant. A un détail près: la durée de vie de la batterie. Franchement avec toutes ces apps qui tournent, sans que je sache bien lesquelles d’ailleurs, je suis quasi obligé d’éteindre mon portable tous les soirs si je ne veux pas me retrouver à court de batterie au petit matin!!! Je trouve ça scandaleux!!!

Etant (un chouilla) bidouilleur et un (gros) geek, j’avais bien entendu connaissance des ROMs alternatives. Mais j’avoue, je n’avais pas creusé le sujet. En fait, ce qui m’agacait c’était de lire des forums où des manoeuvres toutes connes passaient pour des trucs de hackxxor. Mais là, trop c’est trop. Entre la batterie, les updates à la con de AllShareCast et les applis que je veux pas qui tournent en tâche de fond; c’est décidé je reprends le contrôle!!!

La première étape est de passer root. Pour toute personne un tant soit peu informé, root c’est l’administrateur Unix basique. Il s’agit simplement d’élever ses privilèges pour pouvoir supprimer des merdes applis non désirés qui bouffent de la batterie. Arrivé là, c’est très simple: il faut flasher sa recovery pour installer un SU. Flasher est un bien grand mot pour indiquer que l’on va copier une image à la place d’une autre (en croisant les doigts pour que tout se passe bien!). La recovery est une partition à part sur le Samsung S3 (pas sur tous les téléphones de la série Samsung S, le S2 il paraît que c’est pas le cas, mais qui utilise encore un S2 pff…^^). Ce qui est plutôt sympa: aucune perte de données à envisager!!!

Comme je travaille sous Linux, l’outil de base est Heimdall. On l’utilise en download mode. C’est le mode que l’on utilise lorsque l’on veut charger quelque chose sur son téléphone. Sur le S3, un simple VolDown + Power + bouton central (ou Home Button ou button pour les intimes ^^) et vous y êtes. L’utilisation d’après

# heimdall help

est très simple:

# heimdall flash --partition_à_flasher image_à_flasher

C’est vraiment pas compliqué. Ca va aller vite, me voilà rassuré!! Je me suis quand même assuré d’avoir une partition recovery (on sait jamais, le diable est dans les détails!!). Là aussi c’est assez simple, il suffit de demander à heimdall de m’afficher la table des … partitions ou PIT (Partition Information Table)!!

# heimdall print-pit

--- Entry #9 ---
Binary Type: 0 (AP)
Device Type: 2 (MMC)
Identifier: 6
Attributes: 5 (Read/Write)
Update Attributes: 1 (FOTA)
Partition Block Size/Offset: 98304
Partition Block Count: 16384
File Offset (Obsolete): 0
File Size (Obsolete): 0
Partition Name: RECOVERY
Flash Filename: recovery.img
FOTA Filename:

Bon, pas besoin de faire de sauvegarde. A priori on va prendre une image pour en écraser une autre à un endroit bien précis, qui n’est pas un endroit sensible comme DATA ou SYSTEM ou EFS. C’est pas aujourd’hui que je vais bricker mon téléphone. On attendra le changement de ROM pour frissonner. Je note quand même au passage que j’ai 15 entries. 15!!! Je n’ai jamais eu autant de partition sur un de mes disques à usage perso!!

Bon, pas de quoi fouetter un chat. Allons-y: passage en download mode (VDown, Power, button) puis

[root@hades SGS3]# heimdall flash --RECOVERY recovery.img
Heimdall v1.4.0

Copyright (c) 2010-2013, Benjamin Dobell, Glass Echidna
http://www.glassechidna.com.au/

This software is provided free of charge. Copying and redistribution is
encouraged.

If you appreciate this software and you would like to support future
development please consider donating:
http://www.glassechidna.com.au/donate/

Initialising connection...
Detecting device...
Claiming interface...
Attempt failed. Detaching driver...
Claiming interface again...
Setting up interface...

Initialising protocol...
Protocol initialisation successful.

Beginning session...

Some devices may take up to 2 minutes to respond.
Please be patient!

Session begun.

Downloading device's PIT file...
PIT file download successful.

Uploading RECOVERY
100%
RECOVERY upload successful

Ending session...
Releasing device interface...
Re-attaching kernel driver...

Je n’ai même pas eu le temps de frissonner que c’est déjà fait. Notez que recovery doit être mis en majuscules: Unix est case-sensitive, c’est sensible ces bêtes-là. J’ai choisi d’installer ClockWorkMod . Y’en a d’autres. Mais celle-ci m’avait l’air attrayante au niveau richesse des fonctionnalités et design. Ca avait l’air beau sur le prospectus ^^

D’ailleurs, il serait peut-être temps d’aller voir. Le téléphone redémarre comme un grand, tout seul, une fois le flashage effectué. Je décide donc d’aller direct dans le recovery mode pour installer SuperSU (je sais, c’est un nom ridicule!). Et là, stupeur, je me retrouve face à « Android System Recovery ». Plutôt que face à « ClockWorkMod Recovery ». Késako??? Eh bien, après un peu beaucoup de recherches, j’ai découvert que lors du reboot le système pouvait réinstaller lui-même tout seul comme un grand une « stock recovery » qui écrase votre audacieux et fort risqué flashage. La bonne commande est donc:

[root@hades SGS3]# heimdall flash --RECOVERY recovery.img --no-reboot

et ensuite une fois la barre bleue complète, vous retirez le câble USB et la batterie pour éteindre le téléphone. Franchement c’est le moment qui m’a le plus fait flipper: retirer la batterie pour sortir du download mode. Ca fait débranchage sauvage, et sous Linux, c’est pas bon, mais pas bon du tout. Mais là ça a marché: j’ai ensuite rebooté directement dans le recovery mode (VolUP + Power + Button) et j’ai pu installer tranquillement SuperSU. A noter que ClockWorkMod prévient à un moment qu’il peut être écrasé lors du reboot, j’aurai apprécié de le savoir avant…

Les prochaines étapes sont les suivantes: un NAND-backup, terme barbare qui signifie que je vais sauvegarder ma ROM (stock samsung) avant de passer à la deuxième étape: CyanogenMod. Parce que, là, c’est un chouilla plus risqué et il faut posséder une sauvegarde pour restaurer le téléphone si ça va pas (ou si on veut plus de Cyanogen). Je vous raconterai certainement tout ça…

EDIT: lors de la première sortie de Clockworkmod, après l’installation de SuperSU, il faut bien cliquer sur « Yes, prevent ROM recovery flash », sinon votre ROM standard re-flashera une image stock recovery et il faudra recommencer toute la procédure.