Bonjour,
On me pose souvent cette question, quel est mon métier, qu’est-ce que je fais toute la journée, assis sur ma chaise, devant mon écran, et moi-même j’ai toujours du mal à y répondre clairement, qu’est ce qu’un développeur ?
J’ai toujours eu un amour particulier pour celui ou celle qui fait quelque chose de ses mains. Je suis fasciné par le souffleur de verre, qui joue avec le verre chaud et liquide, le façonne au bout de sa tige de métal, par l’ébéniste, qui crée un meuble dans une pièce de bois brute, par le peintre qui capte un paysage et le fige dans le temps, tel est l’artisan. La définition de l’artisan est : « Personne qui pratique un métier manuel selon des normes traditionnelles ». Peut-on définir le développement comme un métier manuel ? Je ne sais pas… Mais je me suis toujours vu comme un artisan, comme lui je crée quelque chose d’unique, comme lui je peux choisir la matière que je vais modeler (le langage), comme lui je n’ai pas de cadre précis, une boucle se fait de mille façons, on coupe, on colle, on affine, on inspecte.
Le développement est aussi utilisé comme simple outil, dans les grandes entreprises. Fini l’artisanal, c’est la production qui règne. Cahier des charges et unités jours hommes, mise en production ou cahier d’intégration : plus de place pour l’art. Comme dans de grandes usines de boites de conserve et de calibrage de tomate, il faut avancer vite, faire de la rentabilité. On produit du code pour le client, personne ne s’arrête pour regarder le produit, est-il beau, est-il bien fait ? Il est opérationnel et c’est ce qui compte.
Finalement, qu’adviendra-t-il de ce métier dans 10, 20, 100 ans ? Si on regarde derrière nous, il ne reste plus grand-chose des métiers artisanaux, la tendance est à la production et à la rentabilité. Le cordonnier, le souffleur de verre, la tisseuse… laissent peu à peu leur art se perdre. Le développement doit encore se définir, métier nouveau, saura-t-il s’élever un jour au niveau d’art ?