août
2011
…et oui, c’est top de développer
Attention, ce post n’a aucune valeur technique…et n’est pas forcément cohérent, vu l’heure
Cela faisait quelques temps que les posts fleurissaient un peu a droite et a gauche sur le métier de développeur, mais après celui de Cyril Durand aujourd’hui, je me sens obligé d’apporter mon caillou a l’édifice.
Avant tout, pour cadrer, dans ma (pas très longue non plus) carrière, j’ai ouvré pour:
- une start-up de 5 personnes
- une PME de 10 personnes
- une association
- une grosse SSII
Au niveau des métiers, dans ma société actuelle, on compte un total de 7 métiers: développeur (et tout le monde commence ici), Consultant Métier & Technologie, Architecte Urbaniste, Architecte de Système d’information, Architecte Intégrateur, Manager de projet et Manager Méthodes & outils
Au fil de ces années, je suis passé par des périodes de développement pur, des périodes de gestion de projet pur (MS Project, Excel et Word), des périodes d’architecture (team lead, technique et fonctionnelle) et même du testing.
Sur le profil du développeur moyen, j’ai constaté deux grandes familles.
La première, est celle de ceux qui font de l’info parce que ca rapporte (ce n’est pas péjoratif, c’est une raison tout a fait honorable pour apprendre un métier).
A ceux-la, inutile d’expliquer que le code, c’est bien, que des tests unitaires, ca sert a quelque chose, les principes SOLID, et autres joyeusetés, le métier de développeur n’est que la première marche de l’échelle qui les amènera vers des fonctions mieux rémunérées, et le plus loin du code possible.
La seconde, est celle de ceux qui aiment coder et développer, pour qui le développement est le but de leur travail, et qui sont mordus de technique.
Ces deux familles ne se comprennent pas, n’ont pas les mêmes centres d’intérêt, pas les mêmes ambitions, mais se retrouvent dans les mêmes universités, puis les mêmes sociétés.
Agitez le shaker, revenez 10 ans plus tard. Bizarrement, si effectivement, les premiers se sont soit éloignés du développement par leurs fonctions (fonctionnels, chefs de projets, architectes entreprise, consultant métier), soit ont définitivement quitté le navire « informatique », les seconds se retrouvent aussi, dans la grande majorité, a des postes qui, bien que plus techniques que les précédents (team lead, architecte solutions, architectes d’intégration) sont très éloignés du code (un pourcentage faible restant développeur, quelques uns devenant experts techniques, les autres consultants).
Pourquoi ?
De mon point de vue, la première raison est salariale. En effet, en France, être bien payé nécessite de façon quasiment systématique une augmentation des responsabilités, de l’encadrement, et pleins de joyeuses choses qui viennent grignoter sur le temps de développement. De plus, les donneurs d’ordre étant généralement assez étanches aux arguments d’expertise (que celui qui n’a jamais entendu: pour ce prix-la, j’ai quatre débutants/stagiaires/indiens), il est excessivement difficile de justifier l’intervention au long cours d’un expert (qui sont plus souvent appelés en mode pompier quand tous les indicateurs sont au rouge…expérience personnelle…)
La seconde est souvent une question de pression sociale, les mythes du chef tout puissant et de l’importance du grade étant encore très ancrés dans l’inconscient collectif.
Enfin, une raison qu’on oublie souvent est celle de la fatigue. En effet, si en début de carrière, passer son temps libre a chercher comment s’améliorer, apprendre de nouvelles choses, se former sur tout sont des motivations assez courantes, la plupart des développeurs se sentent un jour rattrapés par une certaine lassitude (d’autant qu’ils se sentent moins estimés que leurs collègues de promo, devenus entre temps chefs), et cherchent donc a se re-positionner sur des activités plus « stables »
Personnellement, après une dizaine d’années, je passe toujours une heure par jour en moyenne a faire de la veille, des POC, des articles, et je trouve ca normal. La raison principale étant familiale (de tout petit, j’ai toujours vu mes parents médecins apprendre, retourner a l’université, et se former sur leur temps)…oui, en deux mots, je suis tordu
Donc, oui, de mon point de vue, si, de 0 a 5 années d’expérience, la « vraie vie » d’un jeune diplômé d’une école d’info (faculté, MIAGE et autres inclus) sera en général du développement, a 10 ans, 80% des développeurs ne développent plus…ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous chef de projets
Pour revenir au post de Cyril, son analyse est la suivante (en résumé): la tendance est a ce que les tâches de développement se fassent plus rares, au profit d’intégration, plus orientée drag & drop, et de plus de connaissances fonctionnelles que de technique.
Pour certains points, et pour une certaine classe de développeur, c’est totalement vrai. Le développeur « entreprise », auquel on demande de maitriser un métier, de faire du reproductible, du mutualisable et du documenté, n’a pas pour finalité de passer sa vie dans le code. Donc, oui, pour ce profil (et aussi celui de fonctionnel qui veut développer des outils internes), des outils comme LightSwitch (ou Access/Excel il y’a 5 ans), Windev, ou d’autres L4G suffit, et c’est même une bonne chose de voir plus d’intégrateurs.
Ceci dit, et en particulier pour:
- le web
- les applis mobiles
- les jeux
- les applis ou la performance est importante
- les applis ou le facteur différenciant est important (pensez start-up, marché de niche)
On continuera a chercher des développeurs et des architectes pendant très longtemps (a moins que quelqu’un ne me montre un L4G pour faire un gmail, une appli de traitement d’image médicale, ou une appli mobile qui fait quelque chose de « nouveau »), et a leur demander de plus en plus de polyvalence.
Après, c’est mon avis, et je le partage avec moi-même
Qu’en pensez-vous ?
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@nico-pyright : merci de ce commentaire, je sens dans ces quelques une vraie lucidité sur nos métiers (ce qui est loin d’être l’impression que me laisse ce post) et cela rejoint totalement mon propre point de vue.
J’ai cru aussi à un moment aux outils qui développeront à notre place… J’ai cru aussi que l’off-shore allait nous piquer tout le dev…
Aujourd’hui, je le crois un peu moins. Je pense qu’on aura toujours besoin de développeurs, ce qui est une bonne chose.
Ce qui me gène surtout c’est de constater avec effroi que si t’es toujours développeur après 35 ans, tu es mal considéré, peu sujet aux augmentations et qu’en cas de coup dur (licenciement, fermeture de boite, etc …) tu auras énormément de mal à retrouver du travail. Et au chômage à 40 ans sans pouvoir retrouver du boulot, ça fait peur …
A mon avis, c’est aussi une raison pour laquelle les gens ont tendance à quitter le développement.