avril
2007
Analyse de l’évolution de la situation des SSLL et éditeurs OpenSource français en 2006 par rapport à l’année 2005.
Source : JDNet (publication de jeudi dernier)
http://solutions.journaldunet.com/0703/070329-bilan-financier-acteurs-open-source-2006.shtml
L’Open Source au point d’équilibre en France
Après une année 2005 plutôt expérimentale, les premiers grands projets ont démarré en 2006. Mais le marché des acteurs Open Source reste très morcelé. Une phase de consolidation semble inévitable. (29/03/2007)
Après une année 2005 plutôt morose, les gros projets Open Source n’ayant pas véritablement éclos en France, l’année 2006 part sur de meilleures bases. Ainsi, la plupart des acteurs étudiés (voir le tableau des résultats financiers) affichent une progression à deux chiffres de leur activité.
« 2006 aura été une excellente année pour le logiciel libre, que ce soit en Europe ou dans le monde. Nous avons gagné 2500 nouveaux clients, soit une croissance moyenne de 70% mesurée sur tous nos sites géographiques », estime Bertrand Matthelié, directeur marketing Europe pour MySQL. « Nous sommes réellement à un point d’inflexion. De plus en plus de grands clients font confiance aux logiciels libres ou Open Source pour des applications critiques, par exemple dans des domaines comme les entrepôts de données ou les bases de données transactionnelles. »
Cette croissance, les acteurs de l’Open Source l’expliquent de plusieurs manières, mais d’abord grâce à une véritable reconnaissance de la part de leur client. « Nous tirons aujourd’hui profit de notre expérience. Pour nous qui nous appuyons sur un modèle de vente indirect, nous nous apercevons aujourd’hui qu’il n’y a plus autant besoin de présenter notre produit et nos spécificités aux grands intégrateurs tels Euriware, Unilog, Capgemini ou Steria », indique Stéfane Fermigier, PDG de Nuxeo.
Reconnaissance du client aussi, qui après avoir expérimenté l’Open Source sur des domaines très particuliers, relevant essentiellement de l’infrastructure (sécurité, système d’exploitation, base de données, navigateur Web) n’hésite plus à franchir le cap de projets de migration d’envergure dans ces domaines ou à tester de nouveaux champs (ERP, BI, travail collaboratif, gestion de contenu, portails…).
Les spécialistes du secteur sont de plus soutenus de manière indirecte par des acteurs du logiciel propriétaire qui s’ouvrent peu à peu. Ce fut notamment le cas de Sun avec Java, mais plus récemment encore d’Oracle avec son offre Unbreakable Linux. « Ce phénomène démontre que l’Open Source est une force instoppable. Des sociétés comme Oracle, IBM, Sun, Microsoft ou SAP sont obligés d’avoir une stratégie Open Source », ajoute Bertrand Matthelié (MySQL).
« Jusqu’à présent, ce sont surtout des entreprises du secteur public qui ont supporté le développement de petits acteurs innovants en France. Les entreprises du secteur privé commencent à prendre le relais mais attention ! Il faut qu’elles comprennent que l’on ne peut pas avoir les avantages du libre tout en assassinant les tarifs. Il faut trouver un bon compromis », commente Laurent Bouffiès, directeur marketing et stratégie de Zend en France.
Des ambitions affirmées à l’international
Sociétés de services et éditeurs revendiquent désormais chacun de belles références en privé, que ce soit dans le secteur de la grande distribution, de l’énergie, des collectivités locales, de la banque ou de la finance, de l’automobile. Ils se sentent pousser des ailes et raisonnent désormais à l’international avec des projets d’implantations de filiales. C’est notamment le cas de Linagora, de Nuxeo ou de Zend.
« Un autre grand domaine de développement pour nous concerne la bureautique et le poste de travail libre. Avec le projet de l’Assemblée Nationale, c’est un nouveau pan d’activité qui s’ouvre. Il y aussi tout ce qui concerne la gestion électronique de document où nous avons signé un gros contrat avec Alfresco. Et le marché de demain pour l’Open Source sera certainement celui des ERP et de la BI. Nous nous positionnons en partenaire des grands intégrateurs. La seule différence avec un ERP propriétaire, c’est qu’au lieu de s’adresser à SAP, ils s’adresseront à des sociétés comme Linagora », confie Alexandre Zapolsky, PDG de la SSLL.
Sans complexe, les acteurs du logiciel libre ciblent donc un panel plus large de projets, allant de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions, à l’instar des acteurs du monde propriétaire. « Le marché est en train d’évoluer. Avant, nous vendions de l’Open Source à des gens convaincus, maintenant des gens achètent nos solutions parce qu’elles leur donne un avantage compétitif et parce que nous avons des références. Je pense que nous ne parlerons davantage à l’avenir de l’Open Source comme un nouveau modèle pour les éditeurs plutôt qu’en l’opposant aux logiciels propriétaires », affirme Olivier Guilbert, PDG d’Idealx.
Un constat que confirme Proformatique, SSLL positionné sur le marché de la téléphonie sur IP libre autour du produit Asterisk. « Les gens nous appellent parce qu’ils veulent de la téléphonie sur IP basée sur Asterisk. Pour nos clients, c’est un produit comme un autre dans le sens où il est fiable et concurrence de grosses solutions. Mais si nous démarchons un client, l’Open Source reste un critère différentiel grâce à l’aspect ouvert de ses protocoles, l’interopérabilité de ses composants et son prix », déclare Gregory Gouix, ingénieur-commercial chez Proformatique.
Une clarification du modèle d’activité entre éditeurs et sociétés de services
Reste à trouver un modèle d’activité définitif susceptible de faire émerger de nouveaux champions du logiciel et des services informatiques. Et là, les choses commencent à se formaliser. « Nous nous rapprochons du monde du logiciel propriétaire en ce sens qu’il y a maintenant une séparation nette entre le métier d’éditeur et celui de société de service. Les SSLL ont le rôle de préconisateurs et d’intégrateurs, tandis que les éditeurs font payer la souscription et le support de niveau 2 et 3, la formation et se chargent d’animer la partie R & D du produit », affirme Patrick Bénichou, PDG d’Open Wide.
Le marché attire d’ailleurs les grandes SSII qui cherchent à remporter des contrats de dizaines de millions d’euros, hors de portée des SSLL traditionnelles. Ce revirement explique le changement de stratégie de certains acteurs. « Jusqu’en 2002/2003, les grandes SSII étaient en retard sur le terrain de l’Open Source et faisait régulièrement appel aux spécialistes comme nous. Fin 2004, il y a eu un basculement qui a correspondu pour nous à un changement dans notre base clients. Désormais pour accéder à des contrats plus importants, les acteurs de l’Open Source devront passer soit par une spécialisation, soit par une concentration », anticipe le PDG d’Open Wide.
Malgré tout, les acteurs restent tous optimistes quant à leur capacité à croître en 2007, affichant pour la plupart une estimation de 20% d’augmentation du chiffre d’affaires. Seul un déficit de compétences sur le marché pourrait les en empêcher. « Aujourd’hui nous ne pouvons pas répondre à toutes nos sollicitations car nous sommes limités par notre capacité de recrutement. Nous recherchons des compétences rares sur le marché, à savoir des architectes et des chefs de projets séniors, capables de parler fonctionnel », conclut Patrick Bénichou (OpenWide).
Yves DROTHIER, JDN Solutions
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