S’il y a bien une session qui a attriré du monde lors de ce Scrum Day 2012, c’est bien celle-ci. Le nombre de personnes debout au fond de la salle en témoigne. Il faut dire que le titre de la présentation est accrocheur/intrigant et on se demandait qui pouvait être cette Josiane qui a sauvé un projet catastrophique en seulement quatre mois. Est-elle un chef géniale ? Un leader charismatique ? Une super woman du Scrum ? Une maman qui a tout compris de la vie ? Tout ça en même temps ?… Qui était-elle donc ?
Et bien, rien de tout ça… Toutefois, Josiane a un rôle central dans le retour d’expérience que nous ont proposé Nicolas Jozwiak et Nathaniel Richand. Mais avant de parler de Josiane, parlons du projet en crise qu’elle a sauvé : un effet tunnel depuis huit mois, des acteurs (métier, managers, développeurs) qui ne s’entendent pas sur la vision du produit, une deadline délirante et non négociable, etc.
Les deux orateurs sont arrivés sur ce projet pour redresser la situation en urgence. Fort de leur expertise Agile, ils commencent par identifier un grand nombre de problèmes. Ils sélectionnent alors les meilleurs solutions disponibles dans leur boite à outils : product box, story mapping, time line et, surtout, Josiane. Nous y sommes, notre super woman est donc un outil.
Josiane est en fait un nom générique. C’est une personne fictive, avec ses besoins et caractéristiques propres, qui utilise le logiciel en cours de développement. On lui attribue certaines compétences qui doivent être représentatives de l’utilisateur final lambda. D’ailleurs, Josiane ne débarque pas seule sur le projet. Elle vient accompagnée de plusieurs autres utilisateurs lambda, avec d’autres besoins et d’autres caractéristiques.
En fait, l’équipe emploie Josiane et ses amis pour tester l’application à l’aide de comportement types et représentatifs de la population cible. Ceci est d’autant plus important lorsque les utilisateurs sont extérieurs à la société et qu’ils ne sont donc pas aussi disponibles que les membres internes. On ne peut pas leur poser de question. Ils ne donnent pas de précisions. Et, surtout, ils ne transigent pas avec les fonctionnalités. Le but est donc de bien comprendre les attentes des utilisateurs.
C’est un problème qu’on rencontre souvent. Chaque acteur d’un projet a sa propre vision de ce qui doit être réalisé. Chacun voit les points important d’une manière différente de ses collègues. Difficile dans ces conditions de rester agile et de définir une réponse commune. C’est là qu’interviennent Josiane et ses amis. Ils permettent à tout le monde de parler la même langue. Josiane peut être vue comme un canal de communication entre des acteurs avec des compétences et des connaissances différentes. Elle sert de référence pour que chacun utilise le même point de vue utilisateur et s’entende sur ce qui est prioritaire et/ou indispensable pour le produit.
Les deux orateurs n’ont évidemment pas uniquement utilisé Josiane pour sauver leur projet. Le concept de MVP (Minimum Viable Product) a permis de prioriser les fonctionnalités réellement indispensables. Les ateliers « product box » ont été utiles au début pour permettre à chacun d’exprimer sa propre vision du produit fini et la partager avec les autres. Mais c’est Josiane qui a été le pilier centrale et qui a permis à tout le monde de travailler dans le même sens.
Au final, même si le produit n’est pas encore complètement terminé, les fonctionnalités principales ont été livrées à la bonne date. Ce projet prend l’allure d’une aventure avec des hauts et des bas. Elle inspirera peut-être des personnes qui se retrouveraient dans une situation similaire et pourrait utiliser leur Josiane…
ROTI* : 5/5 La conférence fut un très bon moment, comme un bon film avec un happy end.
Note : ce billet a été coécrit avec Hing Chan, auteur du blog « Scrum Agile et des bonhommes« .
(*) Un ROTI est une notation personnelle, qui change en fonction des attentes de chacun. D’une personne à l’autre, les impressions peuvent changer du tout au tout.