Devoxx France n’est pas un picnic

Je crois qu’une précision s’impose : Devoxx, Devoxx FR et Devoxx UK sont des grands évènements. Concentrons-nous sur l’édition parisienne (Devoxx France 2013). L’organisation des trois jours de conférence a nécessité un très gros travail de préparation, qui s’est étalé sur plus de huit mois. Il y a des problématiques financières, du sponsoring, de la recherche et de la location de salle (Hotel Marriott en 2013), de la gestion de traiteur, etc. J’en passe et des meilleurs, car tout n’a pas été expliqué. Bref, on est bien loin d’un simple picnic.


Devoxx France a été organisé par l’équipe du Paris JUG : Antonio Concalves, José Paumard, Nicolas Martignole et Zouheir Cadi. Je dois dire que ce sont quatre personnes que j’apprécie et que j’admire. Je les avais d’ailleurs interviewé pour le compte de Developpez.com :

* Interview d’Antonio ;
* Interview de Nicolas ;
* Interview groupé de José et Zouheir.

En parallèle de l’organisation, une seconde équipe s’occupe de la sélection des orateurs. Son travail s’étale moins dans le temps mais il est d’autant plus intense puisqu’il faut retenir 150 présentations parmi plus de 500. C’est un travail énorme et éprouvant également… L’équipe comporte une dizaine de membres dont certains avaient volontiers consacré un peu de temps pour nous expliquer le fonctionnement :

* Interview d’Hugo Lassiège ;
* Interview groupée de Charles Sabourdin et Benoît Dissert.

Le programme de Devoxx France 2013 n’a pas forcément séduit tout le monde mais je crois très sincèrement que tout le monde pouvait trouver au moins une conférence qui l’intéressait, ou aurait du l’intéresser, pour chacune des sessions.

On a entendu des remarques négatives, en particulier en provenance de personnes dont les propositions de conférence n’ont pas pu être retenues, quelle qu’en soit la raison. Comme Charles et Benoît nous l’expliquaient (ici), il y a effectivement quelques sessions réservées aux sponsors. Il y a des sessions, comme les keynotes, qui sont attribuées à des présentateurs de renom. Enfin il y a les sessions sélectionnées suite au Call For Paper (CFP). Et bien entendu, le succès de Devoxx fait qu’il ne peut pas y avoir de place pour tout le monde. Comme l’explique Antonio, l’équipe choisi en son âme et conscience, en fonctions des thèmes de l’année, le programme qui lui semble le plus adapté, et c’est au final le chat qui décide…

Donc non, il ne faut pas coucher pour être à l’affiche de Devoxx. Au pire il faudrait soudoyer le chat avec des croquettes. Mais treves de plaisanteries, j’ai moi-même proposé des talks en 2012 et en 2013. Mis à part le BOF de la communauté Developpez.com, elles ont toutes été rejetées. Et bien entendu, ça fait mal, surtout quand on s’est investit, mais je reconnais que d’autres personnes ont proposé des sujets plus adaptés.

Attention, je ne fais pas de la langue de bois (pas mon style). Je ne suis pas en train de dire que toutes les présentations étaient fantastiques (je reviendrai sur ce point dans un autre billet) mais simplement qu’il n’y a pas eu de copinage, tout simplement. Et je comprend qu’on soit déçu, comme j’ai pu l’être moi-même, mais il convient de rester honnête et correct. Toutefois, si on a de bonnes raisons, objectives, de penser qu’une présentation n’a pas tenue ses promesses, on peut les expliquer calmement à l’orateur et/ou aux organisateurs, sans y ajouter la passion résultant de la déception lié à la « non-sélection ».

En outre, si on croit vraiment à sa proposition, il sera toujours temps de la proposer de nouveau l’année prochaine, ou même de la proposer directement aux JUG de France et de Navarre, petits comme gros, qui sont généralement à l’écoute des bonnes propositions… Durant le BOF des JUG leaders, les responsables locaux des JUG ont expliqués leur travail, en rappelant bien que tout le monde était bienvenue et que les propositions le sont encore plus, même celles des débutants.

Quand on assiste à un JUG ou à Devoxx, et que tout roule (ou presque), on a tendance à croire que c’est simple à organiser. Si ça donne l’impression que c’est facile, c’est parce que l’équipe s’est investit sans compter pour que ça marche, en déminant les points bloquant, en faisant attention aux détails qu’on ne voit pas, etc. Encore une fois, ce n’est pas un picnic. J’ai déjà parlé du travail de préparation et de la sélection mais c’est sans compter sur tout ce qui peut arriver le jour J, en plus de tout ce qu’on doit suivre quoi qu’il arrive. Je crois que tout n’était pas rose (à part la chemise d’Antonio) mais c’était bien au vert dans l’ensemble. Et les dysfonctionnements étaient des détails. On croise les hommes en rouge, qui s’occupent des spectateurs, répondent aux questions, etc. Il y a aussi les hommes de l’ombre, ceux qui s’assurent que tout marche depuis le centre de contrôle, qui travaillent jours et nuits pour que le plan se déroule sans accroc. Et je ne parle même pas de la fatigue. Et puis n’oublions pas qu’il y a l’après Devoxx.

Pour ma part, je voudrais juste adresser un grand merci à tous ces bénévoles qui ont bossé dur pendant des mois pour nous offrir un grand évènement en France. J’ai vu du bon et du moins bon. J’ai découvert de nouvelles idées. J’ai trouvé de nouvelles motivations. Et je reviendrai (j’essayerai) sur tout ça dans d’autres billets de blog.

Merci.

2 réflexions au sujet de « Devoxx France n’est pas un picnic »

  1. Avatar de agoncalagoncal

    J’ai été extremement transparent durant notre keynote : nous avions 74 conférences de disponibles, 14 étaient « données » au sponsors PREMIUM et MEDIUM (vous pouvez lire le terme « partner slot » dans l’agenda) ce qui faisait 60 conférences sur 320 de proposé. Bref, un rejet de 82%.

    Encore désolé pour les non-retenus. Nous allons cependant mettre en place un « listing » de speakers potentiels pour les JUGs de France et de Navarre. Sachez qu’il y a plus de 20 JUGs en France (unique au monde avec cette densité là). Prenez votre sac à dos, votre MacBook Pro et parcourez les JUGs.

    Et on se dit à 2014 ;o)

  2. Avatar de GabyKastGabyKast

    Je confirme, 150 talks retenus sur 550 c’est une sélection à la dure.
    Et juste pour les conférences, de tête on a une proposition de 50 sur 300.
    Souvent ce sont des détails qui font la différence. La cohérence de la proposition, l’intérêt (technique) et la fraîcheur du sujet, le renom de speaker, a-t-il participé à Devoxx l’an dernier, et même l’orthographe (qui montre si celui qui propose le sujet fait attention à ce qu’il fait), la fraîcheur du talk, la clarté du propos (qui montre la capacité de celui qui propose un talk à se faire comprendre), ce talk vient-il concurrencer un autre talk beaucoup plus renommé, la participation de la personne à l’open source et aux communautés, est-ce qu’on a des slides de sa proposition ou de propositions précédentes, mieux, y a-t-il une vidéo, y a-t-il une volonté de « vendre » son sujet ou juste de convaincre de la justesse technique, le speaker est-il bon (si quelqu’un du comité de programme a vu le speaker on se fie en général à son avis)…
    Comme disent les sportifs de haut niveau, « Ã§a se joue sur des détails ».

    Plus on trouve d’informations plus le speaker a des chances d’être sélectionné. De toutes façons à la fin c’est le chat qui choisit ;)

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